Dans ma grande liste du début d'été, le bureau à repeindre était destiné à petite Chipie. Mais à bien y réfléchir, nous le trouvions un tantinet trop grand. De mon côté, je me suis mise à le regarder avec de plus en plus d'intérêt. Imaginant très bien une petite machine à coudre qui n'envahirait plus la table du salon, reluquant avec concupiscence les trois grands tiroirs qui feraient des rangements idéaux pour tout mon petit bazar.

J'ai commencé à évoquer cette solution, l'air de rien, et ma première tentative n'a pas enflammé les foules (je parle de M qui ne voyait pas d'un très bon oeil un nouveau bureau dans le salon, parce que petite Chipie, elle, est encore très contente de son petit bureau Ik*a).

Mais comme je suis une têtue, je n'ai pas lâché le morceau (et je n'ai pas un adversaire très coriace en face de moi, il faut bien le dire ;-)). Et voilà:

Bureau vintage très moche en mélaminé marronasse

repeint par mes soins avec de la Tollens

Sisal pour les parties bois/ Grès pour les parties en fer

(application d'une sous-couche spéciale "accroche" mélaminé auparavant.)

On remarque l'emplacement judicieux de la prise pour la MAC

(et on ferme les yeux sur le papier-peint détruit par les griffes de chat...)

Un espace à soi pour coudre / créer  / s'inspirer / fabriquer / rêver...

A peine devenu enfant unique pour une petite semaine, le gentil bébé se transforme en véritable diablotin. Il dit "non!", tape du poing sur la table, pousse des cris stridents, s'allonge parterre pour montrer son désaccord, jette ses livres et les piétine pour faire enrager sa mère, saute sur le canapé et les lits en appelant sa soeur (?), lèche son assiette quand elle est finie, renverse son eau sur la tablette de sa chaise haute en criant "patouilles!" et j'en passe.

[Mais le soir venu, le diablotin redevient un petit agneau, fragile et suppliant sa mère depuis son lit de lui chanter une "chanchon"...]

Pendant ce temps-là, les nouvelles de la Chipie sont ahurissantes: notre coquine se serait métamorphosée en petite fille modèle et les superlatifs ne tarissent pas!

A croire que nous avons une très mauvaise influence sur notre progéniture?...

* Les valises et les sacs qui s'éparpillent partout dans l'entrée.

* Une machine déjà étendue, une autre qui tourne.

* Le frigo vide.

* Une petite Chipie laissée à sa grand-mère et à son arrière-grand-père.

* Un bébé petit garçon qui a immédiatement retrouvé ses marques à "banne" [Villeurbanne, ndlr]

* L'impression d'être partie depuis des mois. Sensation étrange de redécouvrir son chez soi.

* Déjà des "tas" de choses à faire.

* Les yeux qui brûlent et l'envie de retrouver son lit douillet qui m'a tant manqué.

* La certitude que nous sommes dans la dernière ligne droite des vacances et qu'il va falloir en profiter au maximum tout en préparant la rentrée. Difficile équilibre!

* Les jours qui baissent, le temps morose ici.

* Tant de lumière et de soleil là-bas.

* Le nougat noir que je dévore grignote en buvant ma tisane pour garder encore quelques saveurs de ce séjour provençal.

* De belles lectures à vous raconter.

* Et tant d'autres choses aussi.

****

Départ pour Paris dans 10 jours!

Quand la première de couverture du livre du moment fait écho au petit carnet où je consigne les jolies choses de l'été...

Cela donne une série de photos que j'aime particulièrement, comme des vieilles planches de sciences naturelles:

Je ne sais pas si c'est ma demi-réussite qui est à l'origine de ce coup de mou, mais mon entrain de début de vacances est largement émoussé.

Une fois de plus je me retrouve dans la situation schizophrénique de celle qui veut tout.

Qui veut profiter de ses vacances pour être productive et ne pas perdre une heure de son temps. Qui veut entendre avec satisfaction le bruit du stylo qui biffe les choses à faire des petites listes quotidiennes, et des plus ambitieuses. Qui voudrait que les vacances soient le temps où l'on peut enfin faire ce qu'on reporte toujours à plus tard pendant l'année scolaire. Qui voudrait voir les piles de tissus diminuer, les livres avancer, les albums photos se remplir et les placards se ranger. Celle qui n'est bien que lorsqu'elle a le sentiment du devoir accompli. C'est grave docteur?

Mais celle aussi qui se rend compte qu'elle a besoin de repos et qu'elle a bien assez tiré sur la corde durant cette année scolaire. Celle qui s'était promis de ne plus aller dormir à des heures trop tardives et qui avait misé sur ces grandes vacances pour se refaire une santé. A j + 3 semaines ces promesses ne sont toujours pas tenues, remettant toujours à demain les bonnes résolutions des vacances. Celle qui ne rêve plus que d'un transat avec un bon bouquin à la main (et un tricot pas trop loin non plus) mais qui est toujours tiraillée entre son besoin de se reposer et ses multiples envies de "faire".

Voilà comment, par manque de sagesse on en arrive à se gâcher les vacances, entre la frustration que les journées n'aient que 24 heures, et la fatigue, sournoise, qui nous rend irritable. Et comme les enfants sentent ce genre de choses, ils sont plus excités que jamais et c'est toute la maisonnée qui s'énerve.

Je vous laisse: A trois jours du départ la pile* des choses à faire est plus impressionante que jamais et cette fois-ci je n'ai pas le choix!

*ce mot (pile) m'évoque une anecdote: il y a deux ans, je disais toujours à mes élèves lorsqu'ils avaient fini un travail "va poser ton cahier sur la pile". Au bout de 7 mois un d'entre a demandé "c'est quoi une pile?". (solitude)

C'est vrai ça: c'est quoi une pile?