Mon amie, ma collègue, ma voisine de classe s'en va. Elle demande trois ans de disponibilité pour suivre son mari muté au bout du monde. Un départ qui suscite en moi des réactions bien contradictoires: joie de voir leur projet se concrétiser, l'énergie positive que cette aventure déclenche. Mais aussi tristesse infinie de savoir que des milliers de kilomètres vont nous séparer, que nos vies ne se conjugueront plus au même temps, que nous allons vivre des choses pendant ces trois années et que nous ne les partagerons plus. Plus de la même façon, en tous cas.
Elle qui était plus qu'une collègue: une confidente, une maman aussi un peu, un modèle (n'ayons pas peur des mots!) très inspirante pour moi dans sa pédagogie. Je me sens un peu orpheline et même si je ne veux pas trop me l'avouer, la prochaine rentrée m'effraie soudain un peu.
Je regrette déjà les moment où, après l'école, nous discutions, elle en train de faire ses affichages, moi corrigeant mes cahiers, chacune dans nos classes avec la porte de communication ouverte. Les retours à la maison où nous parcourions un temps le même chemin: "tu vas chercher du pain ce soir?" Les thés qu'elle m'offrait chez elle, musique zen & huiles essentielles dans le diffuseur.
Ce départ inattendu me trouble plus que de raison et me nargue en me prouvant une fois de plus mon besoin de stabilité, ma fidélité un peu pathologique, ma fragilité, aussi, face aux changements...