Pendant les vacances, il y a eu aussi un peu de lecture. J'ai retrouvé le plaisir de prendre un livre et de me plonger dans une histoire, de tourner les pages sans m'en rendre compte. C'était bon.
C'est ce vieux là qui a mis fin à "la malédiction du livre pas terminé" et rien que pour cette raison, je lui tire mon chapeau.
A part cette BA littéraire, difficile de parler de ce livre ovni, relatant la fugue d'Allan, qui se sauve de la maison de retraite le jour de ses 100 ans. S'en suit une épopée complètement loufoque. De rencontres en rebondissements, notre centenaire nous entraîne dans un road trip déjanté et on se demande à chaque page comment tout cela finira.
Les chapitres de la fugue alternent avec ceux relatant la vie d'Allan dont on apprend que la profession était celle du maniement des explosifs. Cette "spécialité" peu banale, l'a mené à participer malgré lui à tous les conflits du siècle dernier. Il en a aussi croisé tous les "grands hommes", dans des circonstances toujours décalées, et non dénuées d'humour...
Voilà. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, il y a même quelques longueurs, mais un livre qui vous arrache quelques gloussements ne peut pas être un mauvais livre.
Dans un tout autre genre, le dernier Olivier Adam, que j'attendais impatiemment depuis plusieurs mois pour cause de longue liste d'attente à la médiathèque. J'aurais pu l'acheter, mais les critiques, pas toujours très bonnes, m'avaient un peu refroidie pour investir...
Le récit, a priori très autobiographique, raconte quelques mois de la vie de Paul Steiner, fraîchement séparée de sa femme, qui retourne sur les lieux de son enfance et de son adolescence (la banlieue parisienne) pour s'occuper de ses parents vieillissants. Il retrouve bon nombre de ses amis de l'époque et constate le fossé qui le sépare, lui, l'écrivain reconnu fréquentant les hautes sphères de la vie culturelle parisienne, de ses anciens camarades, touchés de plein fouet par la crise. Il relate la relation compliquée qu'il entretient avec sa famille, et particulièrement son père, homme distant et rigide, qui s'apprête à voter pour La Blonde. Il évoque enfin ses difficultés à vivre cette nouvelle vie, séparée de sa femme et de ses enfants contre sa volonté, le manque cruel de l'absence, la peur de se faire rattraper par son côté obscur.
Alors?
Alors, j'ai dévoré ce livre. Je l'ai lu quasiment d'une traite, et ce malgré ses défauts. Car je reconnais que les critiques n'étaient pas infondées: bavard, auto-centré, pleurnichard, et pas toujours très bien écrit.
Mais, mais, mais... Je ne sais pas, Olivier Adam a le don de faire ressentir comme personne le mal-être, la complexité des relations familiales, les non-dits, la banlieue qui étouffe et déshumanise. Mais aussi Saint-Malo, la côte bretonne et le plaisir de sentir les embruns, de voir la mer émeraude... j'avais l'impression d'y être!
J'ai été touchée par ce livre, qui une fois de plus, restera longtemps dans ma mémoire de lectrice.