C'est l'automne depuis hier, mais voici une dernière lecture d'été. Une vraie perle dont je ne pouvais pas ne pas parler ici. Siri Hustved, que j'avais déjà lue, est vraiment un auteur avec un grand A. Sans doute une de mes préférées chez les auteurs nord américains, avec Laura Kashichke, bien sûr! (tss, Muriel, je viens d'emprunter 2 autres romans à la médiathèque, je te tiens au jus ;-))
Mais revenons à Siri et son Eté sans les hommes!
Voici l'été de Mia,poétesse de son état, la cinquantaine, à qui Boris, son mari depuis 30 vient de signifier son besoin de faire "une pause". Un été de rupture, de doutes et de remise en question, donc. Un été douloureux qui commence en hôpital psy tellement cette annonce inattendue a fait disjoncter le cerveau de Mia. Le roman débute à ce moment-là, quand elle sort du service de psychiatrie et s'installe dans sa ville natale, pour se ressourcer auprès de sa mère.
Car cet été sera surtout une période de rencontres et de renaissance à soi. Mia va fréquenter deux groupes de femmes: les "Cygnes" de la maison de retraite de sa mère et un groupe de 7 ados à qui elle va donner un cours de poésie. Entre ces femmes en fin de vie dont elle découvre les secrets et ces jeunes filles en train de se chercher, Mia va peu à peu retrouver qui elle est. S'ajoutent au cercle des femmes, Lola, la voisine, jeune maman malmenée par un mari caractériel, et Flora, sa fillette mystérieuse, avec qui Mia va se lier d'amitié.
Un été entourée de femmes mais pourtant pas sans penser aux hommes dont on sent la présence à chaque page. Siri Hustvedt développe ses idées d'intellectuelle féministe sans jamais en faire trop. Elle aborde aussi un autre thème récurrent de son oeuvre, la folie, et nous rappelle que celle-ci n'est jamais loin de nous... Ce roman n'en est pas moins lumineux et optimiste. Il y a même beaucoup d'humour dans l'écriture de Siri Hustvedt, notamment quand elle prend ces lecteurs à partie et en fait ses confidents en les appelant "mes amis". Mais bien sûr, Siri, je suis ton amie, laisse moi juste racler les fonds de tiroir pour me payer un billet d'avion pour NYC et nous discuterons de tout ça autour d'un thé et d'une bonne part de cheese cake!
Un roman que j'ai adoré, je crois que vous l'aurez compris! Un roman écrit par une femme, sur les femmes (et peut-être pour les femmes?) , qui parle de filiation, de transmission et de sororité.Je crois que c'est un livre que je vais garder en tête longtemps, peut-être même que je relirai, plus tard...